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Un groupe au travail à Toulouse


« Qu’est-ce que rêver ? » - Groupe de lecture de Toulouse


A une dizaine, nous progressons dans un travail de lecture de l'ouvrage de Pierre Bruno « Qu'est-ce que rêver? »; progression atypique car ce livre ne se lit pas comme un livre sur la théorie du rêve.  Nous avons choisi de le lire de façon linéaire malgré la propension de chacun, au gré de sa curiosité, de commencer par la fin, d'ouvrir sur Murakami et bien d'autres entrées encore.
Tenir sur cette lecture méthodique nous a permis de discuter de la même chose, nous y arrivons par moment.
 La première difficulté a été de rester sur la question du livre: « Qu’est-ce que rêver? » et non pas « Qu’est-ce que le rêve? ». Infime déplacement auquel nous n'opposons plus de résistance, même si cette question ne cesse pas de se déployer dans nos échanges. Mais repère est pris, il s'agit de rester sur cette ligne avec l'auteur. C'est celle qu'il suit.
La deuxième difficulté concerne une thèse centrale du livre, à savoir que l'accomplissement de souhait n'est pas la réalisation du désir et sa conséquence: le fantasme est le contraire du rêve. Voilà une des thèses qui court tout au long du livre et avec laquelle nous n'avons pas fini, si ce n'est à en passer par le désir et sa prise dans l'opération aliénation / séparation.
Le troisième os, si je puis dire, tient dans cette question: le rêve une fois fait, se suffit-il à lui-même? « C’est rêvé, c'est réglé » nous dit P. Bruno. Le souhait se forme et s'accomplit dans le rêve. Mais qu'en est-il du passage de la jouissance à l'inconscient? N'est-ce pas là le gain de l'interprétation? Un rêve dont on ne parle pas serait comme une malle fermée avec la clé dedans (P. Bruno).
Au fur et à mesure de la lecture, s'énonce la place centrale du rêve et de son interprétation dans la cure, voire de la fin, en ce que le rêve est ce qui sépare le rêveur du savoir de l'Autre.

Christine Chagneaud